Réparer les vivants
Maylis de KerangalVerticales
Le sujet est dur : la mort d’un jeune homme et la question du don d’organes.
Simon Limbres a tout juste 20 ans. Il part surfer la nuit avec des copains. A leur retour au petit matin, épuisés par les vagues, c’est l’accident. Ensuite le SAMU, les urgences puis l’annonce aux parents : mort cérébrale, « cœur battant toujours ». Une fois obtenu l’accord des parents, une autre histoire commence : 24 heures pendant lesquelles le cœur toujours battant de Simon devient promesse de vie pour Claire, déficiente cardiaque.
Le récit de Maylis de Kerangal est minutieusement documenté, aussi bien sur les transplantations et l’univers médical que sur tous les autres thèmes abordés, tel le surf. Mais le roman va bien au-delà de l’aspect technique. Il raconte aussi tout ce qui ne se comprend pas par la science : la douleur, la peur, le mystère de la mort, la symbolique du cœur. Comme pour tendre le récit vers les « vivants » du titre, l’écriture est vive, précise, énergique.
Plonk & Replonk
Hoëbeke
Le Lion et l’oiseau
Marianne DubucLa Pastèque
C’est l’automne. Le lion ramasse les feuilles mortes dans son jardin. Il découvre alors un oiseau blessé. Le temps de lui faire un bandage, tous ses congénères ailés ont continué vers le Sud et la chaleur. Le lion offre l’hospitalité à son nouvel ami et l’hiver s’écoule tranquillement avec les jeux, la lecture et les goûters. Lorsque revient le printemps, les oiseaux sont là de nouveau et le petit protégé du lion ne peut retenir son instinct de les suivre.
Un album plein de douceur et de tendresse sur la force et la durée d’une amitié, l’acceptation du départ de l’autre puis la joie de le retrouver, l’écoulement paisible des saisons. Les images aussi bien que le texte sont d’une infinie délicatesse. A partir de 3-4 ans.
Mandolin sonatas
Domenico Scarlatti, ArtemandolineBrilliant classics
On s’attend plus à entendre de la mandoline pour accompagner
les chansons napolitaines que dans la musique baroque du XVIIIe siècle. Juan
Carlos Muñoz et Mari Fe Pavon avec leur ensemble Artemandoline se sont attachés
à lui redonner ses lettres de noblesse. Ils jouent sur des instruments d’époque,
pourtant leur musique n’a rien de poussiéreux, avec une interprétation pleine
de vivacité et de spontanéité. Leur démarche illustre aussi le travail des
musicologues, qui a tout d’une enquête policière : parmi les 555 sonates
pour clavecin de Scarlatti, cinq sont un peu atypiques dans leur partie
supérieure. Les interprétations de la mélodie au violon n’étant pas
satisfaisantes, Artemandoline a essayé la mandoline, et le résultat coule de
source. Depuis, leur hypothèse semble se confirmer avec la découverte d’un nouveau
manuscrit de l’une de ces sonates à la bibliothèque de l’Arsenal de Paris,
explicitement intitulée « Sonatina per mandolino e cembalo ».
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