Le blog de la bibliothèque de Moëlan-sur-Mer

mardi 28 juillet 2020

Café crim' continue

Le Café Crim', les rencontres autour du roman policier à la bibliothèque, continue chacun chez soi. Michèle nous propose de découvrir un roman policier qu'elle vient de finir : "Le Chien jaune" de Georges SImenon.

Après toutes les thèses et essais écrits sur l'oeuvre de Simenon, et sans doute sur "Le chien jaune", je n'aurai pas l'outrecuidance d'y ajouter mon mot, juste un oeil qui découvre un classique du roman policier. L'économie de moyens de l'écriture m'a frappée. Les phrases sont souvent courtes, et les choses suggérées, quelquefois sous-entendues, comme si on faisait confiance à la sensibilité du lecteur pour comprendre.

Le personnage de Maigret est lui aussi "en retenue", semblant indifférent parfois, suivant son enquête, sans la partager avec le policier qu'on lui a adjoint, détendu, et sûr de lui, et de ce qui va se passer. Il retrouve son humanité dans la manière dont il considère, le chien, la fille de salle et son amant, et les "notables", et l'on comprend bien vers qui penche son coeur.

Et puis, il y a la ville de Concarneau, l'Hôtel de l'Amiral, le port de pêche et ses pêcheurs, il n'y a pas encore de port de plaisance, bien sûr, la pluie, et les rues vite noires de boue, l'horloge de la vieille ville, que l'on n'appelle pas encore la Ville close, toutes choses qui concourent à établir l'ambiance du roman. Il y a déjà quelques belles villas occupées l'été par des Parisiens qui ne sont déjà pas très bien considérés par la population locale.

On ne saura pas vraiment comment Maigret découvrira le mobile du crime, mais est-ce bien indispensable ? Le roman est court, j'en aurais bien redemandé, une bonne raison pour lire un autre roman de Georges Simenon.

mardi 21 juillet 2020

Le Café Crim' continue

Le Café Crim', les rencontres autour du roman policier à la bibliothèque, continue à distance. Michèle nous propose de découvrir un roman qu'elle vient de finir, " Les fugueurs de Glasgow" de Peter MAY, Ed. du Rouergue 2015 et Babel Noir
"Runaway" 2015.


1965. Cinq gamins de Glasgow, 17 ans, fous de musique, décident de fuguer à Londres où un grand destin les attend, celui de devenir le meilleur groupe de rock du moment. Ce que l'on a appelé les "swinging sixties" réunit dans la capitale tout ce que le pays compte de meilleurs musiciens, et ils veulent en être.

Partis sur un coup de tête dans l'inconnu, rien ne se passe comme le peu qu'ils avaient prévu. Après quelques péripéties et un détour par Leeds où ils embarquent Rachel, la cousine de l'un d'eux, les voilà finalement à Londres, où le hasard des rencontres va décider de leur sort. Cinquante ans plus tard, il est temps de boucler la boucle. L'un d'eux, au seuil de la mort, réussit à convaincre ses amis de refaire le voyage à Londres pour élucider la mort de deux hommes, et la disparition définitive de Rachel, et solder les comptes.

Beau roman noir sur les rêves de l'adolescence, les mauvais choix, les occasions ratées, l'amour enfui, les désillusions. Un bon tableau de l'effervescence qui régnait à Londres dans les années soixante, la

musique et les expériences d'une nouvelle vie, même si trois d'entre eux rentrèrent à Glasgow avant même la fin de l'année 1965.
Très agréable lecture, comme toujours chez Peter MAY, plus mélancolique que jamais.


vendredi 10 juillet 2020

La page blanche


Pendant l'été la bibliothèque organise une animation autour d'une page blanche.
A vous lecteurs petits et grands de laisser vagabonder votre imagination.

Sur une simple feuille accrochée dans la bibliothèque, laissez-vous porter par votre inspiration à l'aide d'une courte phrase ou d'un simple mot, en racontant la suite de :
                                 « C'est l'été les vacances approchent... »

Café crim' continue

Le Café Crim', les rencontres autour du roman policier à la bibliothèque, continue chacun chez soi. Michèle nous propose de découvrir un nouveau policier qu'elle vient de finir : "Surtensions" d'Olivier NOREK, Ed. Michel Lafon, 2016 et Pocket 2017
Voilà un roman policier qui porte bien son titre. Dès les premières pages, le lecteur est mis en condition. Un aperçu de la vie carcérale avec son lot d'agressivité, de violences, de passages à tabac, de viol etc.... donne le ton du roman. On y croise des braqueurs, des kidnappeurs, des assassins, voire même un pédophile, tous entrainés dans un tourbillon de violence.
 

Quelques personnages hauts en couleur trouvent toute leur place dans un scénario surprenant et bien ficelé, tant du côté des malfaiteurs, que du côté de la Police. On retrouve le capitaine Victor COSTE, déjà héros de "Code 93" et "Territoires", et son équipe. Ils ne vont pas ménager leur énergie pour venir
à bout d'un noeud de vipères, et y laisser des plumes.

Le style du roman est direct et réaliste. Le rythme est rapide favorisé par des paragraphes et des chapitres courts. Bref, sans rien pouvoir vous dire de l'intrigue, il reste que "Surtensions" est un vrai polar qui se lit avec plaisir d'une traite. Il a été récompensé par le Prix Point du polar européen et Le Grand Prix des lectrices de ELLE.

mercredi 8 juillet 2020

Le Café Crim' continue

Le Café Crim', les rencontres autour du roman policier à la bibliothèque, continue à distance. Michèle nous propose de découvrir un roman qu'elle vient de finir, "Les trois femmes du Consul" de Jean-Christophe RUFIN, Ed. Flammarion, 2019.

Nous avions découvert le nouveau héros de JC Rufin dans "Le suspendu de Conackry", un Consul-adjoint d'origine roumaine, Aurel Timescu. Nous le retrouvons dans ce deuxième volume avec le même bonheur. Aurel est, cette fois, en poste dans la capitale du Mozambique, Maputo. Il va enquêter sur la mort du propriétaire d'un hôtel, un vieux blanc irascible, retrouvé mort dans sa piscine.
La police locale désigne très vite la coupable en la personne de son ex-femme, hébergée sur place, et l'emprisonne.

En tant que Consul-adjoint, Aurel doit assistance aux ressortissants français en difficulté, et l'enquête sommaire de la police locale va être une aubaine pour lui permettre d'assurer pleinement son rôle. En réalité, c'est l'enquête qui l'intéresse, mais il ne peut compter que sur lui-même. Pas d'aide extérieure, seule sa compréhension de la personnalité des différents protagonistes, son empathie et surtout son intuition, vont le guider vers la solution.

Le cadre et l'ambiance sont bien rendus, les personnages, bien dessinés, mais c'est bien Aurel qui "capte toute la lumière", et qui donne toute sa saveur au roman. Pour ceux qui ne le connaitraient pas encore, je les laisse découvrir ce personnage curieux, au mode de vie si peu adapté à son environnement, et qu'on a déjà hâte de retrouver dans le troisième volume de ses aventures "Le flambeur de la Caspienne" sorti tout récemment.